Publié dans Société

Fausse accusation de ravisseur d’enfant - Un chef de famille lynché à mort à Ikongo

Publié le dimanche, 19 janvier 2025

Vers 23h samedi dernier, la localité d'Ambatofaritana, Commune de Manampatrana, dans le District d'Ikongo, Région de Fitovinany, a été le théâtre d'un drame lié à une sanglante vindicte populaire, et qui fut en réalité sans fondement car découlant simplement d'une grave méprise. Les cibles : deux individus qui s'étaient rendus en moto à l'endroit, passage obligé pour rentrer chez eux. Pris pour des kidnappeurs, l'un d'eux, le prénommé Delphin (41 ans),  qui travaillait au sein du projet « Action contre la faim (ACF), et qui rentrait d'une mission à Ifanadiana, a succombé après que des villageois l'eurent roué de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive. Son compagnon de route, lui, a plus de chance car il  survécu aux terribles agressions. 

En effet, cet enseignant a pu encore témoigner des moments terribles que le défunt et lui- même ont endurés. « Nous rentrions d'une mission et étions passés par Ambatofaritana où il y avait une veille mortuaire. Quand soudain, un gamin a traversé subitement la voie, manquant de peu de se faire renverser », relate l'enseignant. Et de poursuivre : « Delphin a ainsi reproché à l'enfant son comportement en lui faisant remarquer pourquoi il est encore dehors à une heure si avancée de la nuit. Mais la réaction du gosse fut surprenante car il a alerté sa mère qui participait à la veillée funèbre, comme quoi des ravisseurs chercheraient à l'enlever. Du coup, c'était le signal de départ à la mobilisation des participants à la veillée pour nous prendre violemment à parti », continue le professeur.

Pour tenter désespérément de sauver leur vie, les victimes ont essayé de s'expliquer avec les justiciers. Mais ce fut chose inutile car les villageois restaient sourds aux explications tandis que les coups pleuvaient déjà, sans jamais s'arrêter, et la moto détruite,  jusqu'à ce que l'on sait comme résultats. « Après nous avoir battus et lapidés impitoyablement, ils m'ont ensuite attaché sur le bord de la chaussée pour attendre les Forces de l'ordre », déclare encore l'enseignant.

Ce n'est qu'après quelques moments que les gendarmes étaient intervenus, permettant au moins d'épargner le rescapé à ce lynchage barbare d'une mort certaine. En attendant que l'enquête soit menée à terme, la Gendarmerie a pris ses responsabilités. Mais même les gendarmes ont essuyé des menaces de mort, accusés à leur tour comme étant des complices des deux motocyclistes. Mais cela n'a pas empêché la Gendarmerie de continuer l'enquête 

et de procéder ainsi à l'arrestation de quatre présumés assassins - tous des membres du « fokonolona » - de ce chef de famille.

De son côté, la victime a laissé une veuve et trois orphelins. De son vivant, on le connait pour les enquêtes qu'il menait auprès des foyers de Manampatrana, et ce, dans le cadre dudit projet. Affaire à suivre. 

Franck R.

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Editorial

  • Vandalisme légal ?
    La Grande île «retombe de nouveau » dans l’implacable piège de la crise politique. L’image flagrante de quelqu’un qui marche sur le fil d’un rasoir, d’un fil-de-fériste ou d’un équilibriste qui joue au prix de sa vie à une altitude proche de la pointe de la Tour Eiffel colle sur les réalités du pays à ce moment précis. La moindre maladresse sinon d’inattention, on risque le pire !

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